Vers une évolution pédagogique

Contribution de l’Anepf

Crise sanitaire, nouvelles compétences des pharmaciens, interprofessionnalité et services proposés aux patients imposent une évolution de la formation des étudiants en pharmacie estime l’Anepf qui suggère des sujets et outils d’apprentissage adaptés.

Publié le 01 mars 2021

Vers une évolution pédagogique

De nouveaux services intègrent la palette des compétences des pharmaciens afin d’accompagner, orienter et comprendre les patients : téléconsultation, entretiens pharmaceutiques, éducation thérapeutique du patient, dispensation sous protocole, soins de premiers recours, tests antigéniques, et bientôt vaccination contre le Covid-19… La formation initiale doit évoluer pour répondre à ces enjeux et comprendre une dimension interprofessionnelle.

L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) formule 18 propositions pour adapter les enseignements à ces attentes dans une contribution intitulée « Innovations pédagogiques et évolution dans les études de pharmacie ».

Une première partie est consacrée aux nouveaux enseignements pour coller aux évolutions de la profession avec des propositions concernant la formation aux nouveaux services et dépistages. Elle place le patient au centre de la formation et propose l’intervention de patients experts et aidants pour une pédagogie inversée. Des cours de psychologie sont préconisés afin de former au rôle de lanceur d’alerte et de repérage des signes de mal-être pour mieux prendre en charge la santé mentale. Une place majeure est également accordée à l’exercice coordonné avec la suggestion d’ouvrir les terrains de stage aux maisons de santé ou aux CPTS et de développer des séminaires interprofessionnels.

Un deuxième axe concerne la diversification des méthodes enseignements. Elle prône l’apprentissage actif par la gamification, des enseignements courts au détriment des cours magistraux pour une meilleure mémorisation, mais également elle encourage les initiatives pédagogiques innovantes telle que la simulation en s’appuyant sur le concept « jamais la première fois sur un patient », les outils en ligne comme le e-learning, les MOOC ainsi que les pharmacies expérimentales.

Enfin, un troisième chapitre se concentre sur le numérique. Après l’accélération du virage du numérique en santé, notamment potentialisé par la crise sanitaire, son intégration doit se faire dans la formation initiale de tous les étudiants en santé, elle pourrait d’ailleurs être dispensée de façon commune. Des approfondissements optionnels pourraient également être proposés aux étudiants. Enfin, pour mieux sensibiliser aux usages du numérique ainsi qu’aux nouveaux métiers qu’il engendre, il serait pertinent de diversifier l’offre de stages hospitaliers et industriels.

J. S.