Tendances contrastées
Baromètre 2020 de l’Afipa
Le marché des produits de santé et de prévention de premier recours analysé chaque année par l’Afipa est en léger recul, en particulier sur la partie automédication. En revanche, compléments alimentaires, et surtout dispositifs médicaux tirent leur épingle du jeu.
Le secteur des produits de santé et de prévention de premier recours (ex-self care) représente 10% de l’activité officinale. Comprenant les médicaments de prescription médicale facultative (PMF = automédication : 54%), les dispositifs médicaux (19%), les compléments alimentaires (27%), il pèse 3,5 milliards d’euros, en recul de 3,1% par rapport à 2019, selon le Baromètre 2020 de l’Afipa (Association Française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) réalisé par OpenHealth. Il s’est enrichit de 7200 nouvelles références.
Certaines catégories ont profité du contexte de crise sanitaire impliquant confinement et forte diminution des pathologies hivernales.
Si l’automédication est en baisse de 9,4% à 1,8 Mds€, les compléments alimentaires se maintiennent à 1 Mds€ (+1,4%) et les dispositifs médicaux explosent avec +10% à 0,7 Mds€. Cette évolution du marché traduit l’évolution des besoins des Français liés à l’épidémie de Coronavirus, aux gestes barrières, au confinement, à la diminution des pathologies saisonnières et à la fréquentation des pharmacies de proximité. On observe par exemple une flambée des ventes des produits d’auto-diagnostique (+86%), des consommables (gants et masques : +17%).
Concernant le marché des compléments alimentaires, les catégories qui ont le vent en poupe sont le sommeil et le stress (+ 7,9 %), les produits visant à renforcer les défenses immunitaires (+ 23,9 %) et liés à la vitalité (+ 18,9 %). A contrario les catégories confort digestif et voies respiratoires décrochent.
L’association regroupant 28 laboratoires pharmaceutiques du secteur soutient toujours les mêmes orientations stratégiques : promotion du dépistage de molécules utiles pour le conseil du pharmacien, développement d’outils d’aide au conseil, recours au dossier pharmaceutique pour conserver un historique des produits dispensés.
Enfin, le projet de longue date de déployer une campagne de sensibilisation à vocation pédagogique est réactivé en partenariat notamment avec les syndicats de pharmaciens. Prévue pour un lancement avant la fin 2021, elle visera à encourager les Français à avoir le réflexe pharmacien pour traiter et prévenir les maux du quotidien, « à l’image des campagnes « Think pharmacy first » irlandaises et anglaises » indique Luc Besançon, délégué général de l’Afipa.