Les officines accélèrent leur numérisation

Premier baromètre de La Pharmacie Digitale

La société de conseils La Pharmacie Digitale publie son premier baromètre de la maturité digitale des groupements et enseignes de pharmacie. Des pistes pour affiner sa stratégie.

Publié le 22 juin 2020

Les officines accélèrent leur numérisation

L’étude montre que les pharmacies ont accéléré leur numérisation. Si les groupements de pharmaciens ont initialement abordé le digital par l’angle de la communication, ils seraient désormais conscients qu’ils doivent innover dans leur offre vers les patients mais également en interne. Ce baromètre analyse 36 groupements de pharmacie représentant 70% des officines françaises.
L’objectif de ce baromètre est d’aider les groupements à évaluer leur niveau de perception des enjeux du numérique, à définir une stratégie adaptée basée sur des compétences dans les métiers du numérique et une mise en œuvre de solutions en interne et à destination du grand public. Mais il est également destiné aux partenaires commerciaux des groupements pour les aider à identifier les réseaux officinaux les plus à même d’initier des projets innovants.
« Cette étude, qui s’intéresse à l’organisation interne des groupements, révèle que ces derniers ne pourront parvenir à guider leurs adhérents qu’en ayant eux-mêmes réussi leur mue digitale », déclare Hélène Decourteix, directrice de la Pharmacie Digitale.
En 2020, les stratégies des groupements, les outils employés et les compétences dédiées au numérique demeurent très hétérogènes tant à destination des officines adhérentes qu’à destination des patients. La disponibilité des services liés aux ordonnances a le plus bénéficié de l’impact de la pandémie.

 

Scan d’ordonnance et réseaux sociaux en tête

Le baromètre note que si un tiers des groupements n’avait pas auparavant référencé d’offre de scan d’ordonnance, en avril, la quasi-totalité d’entre eux avait, soit référencé une solution, soit accru significativement la part des pharmacies proposant effectivement le service.
L’étude souligne également que l’audience sur les médias sociaux est en forte hausse : 67% des groupements ont pris la parole durant le mois d’avril.
« Ces deux progressions montrent qu’il est plus évident de s’adapter à une situation de crise lorsque les bases de l’offre ont déjà été posées », précisent les responsables de l’étude. « Pour ce qui est des services plus innovants comme la télémédecine ou le télé soin, l’épidémie de Covid-19 a accéléré les partenariats mais la généralisation au sein des réseaux de pharmacies en reste à ses balbutiements ».
Selon la Pharmacie Digitale, pour la majorité des groupements, la stratégie digitale s’appuie sur des investissements faibles et une forte délégation à des prestataires. Néanmoins un quart des groupements limite le recours à la sous-traitance considérée comme un risque.
La société de conseils constate que seul un tiers des sites Web des groupements est responsive c’est-à-dire que ces sites peuvent s’afficher correctement et rapidement sur un écran de smartphone ou de tablette. Un quart des groupements déploie des solutions technologiques dédiées pour au moins trois activités distinctes comme le pilotage des achats, le Rade Marketing, la communication interne, la formation…
L’étude conclut que les groupements et enseignes se répartissent en trois grandes typologies d’approches : les groupements leaders sur la transformation numérique de leur organisation qui ont intégré le digital dans les offres et les services et bâti un écosystème numérique ; les expérimentateurs qui se focalisent sur certains leviers numériques, avec des solutions souvent monoservicielles, qui doivent se concentrer sur la transformation de l’organisation et l’interopérabilité des solutions choisies pour poursuivre leur développement ; les suiveurs qui constituent la majorité des approches chez qui la réflexion en est encore à ses débuts et qui doivent aller vers une maturité digitale de la direction, levier le plus efficace pour embarquer des réseaux de pharmaciens. Elle s’interroge enfin sur la pérennité du volet numérique après la crise, évolution qui sera étudiée dans un prochain baromètre.

Nat. B-S.