Le mal-être des étudiants en pharmacie

Enquête de l’Anepf

Les résultats de l'"Enquête Bien-être" de l'Anepf sont sans appel. Les étudiants en pharmacie vont mal. Quelles solutions trouver ?

Publié le 03 février 2020

Le mal-être des étudiants en pharmacie

L’Association des étudiants en pharmacie de France (Anepf) interroge régulièrement ses congénères. Pour compléter les précédentes études, la première édition de l’enquête Bien-être, réalisée en octobre 2019, a recueilli les témoignages de 2222 étudiants en pharmacie, de toutes les années d’études et de toutes les filières. Avec un constat inquiétant selon l’association : près d’un quart des étudiants ont déjà redoublé au moins une année (hors Paces) ! Plus de la moitié des répondants ont fait part d’un mal-être avec des mots comme stress, burn-out, épuisement, découragement, dépression… Et 28% présentent un état dépressif modéré à sévère qui nécessiterait un soutien médical.  Pourtant 88% sont satisfaits de leur choix d’études alors que plus de la moitié a déjà pensé à interrompre leur formation.

Plusieurs facteurs semblent responsables de cette situation : conditions de formation, échecs aux examens, stress et anxiété, altération du sommeil (62% estiment leur temps de sommeil insuffisant), prise de substances nocives (alcool, tabac, cannabis).

Trois quarts des étudiants mettent en cause leur cursus : conditions d’études (56%), maquettes de formation (20%), problèmes administratifs (15%), conditions de stage (9%). « Une refonte des enseignements et de la formation des encadrants, tant pédagogiques qu’administratifs, est nécessaire afin de soutenir et accompagner au mieux les étudiants » réclame l’Anepf. Près de 20% des étudiants en pharmacie ont vécu une expérience négative (discrimination, dévalorisation, harcèlement…) dont 43% à la faculté et 22% lors d’un stage. « C’est inadmissible » s’emporte l’Anepf.

Pour y remédier, le Centre national d’appui, structure interministérielle dédiée au bien-être des étudiants en santé, a été créé en juillet 2019. Des services de santé et de soutien psychologique sont proposés par les universités mais ils restent mal connus des étudiants. Des campagnes de communication devraient en faire la promotion. « Et surtout notre formation doit être repensée » proposent les représentants des étudiants.

J. S.