Des recos contre la lombalgie

Haute Autorité de santé

Afin d’harmoniser la prise en charge de la lombalgie commune et de prévenir le passage à la chronicité, la Haute Autorité de santé élabore un guide pour accompagner les professionnels de santé.

Publié le 10 mai 2019

Des recos contre la lombalgie

La lombalgie commune est à la fois un problème de santé publique avec un impact économique et social majeur, et un problème de santé au travail pouvant conduire à une désinsertion professionnelle. La Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations sous la forme d’une fiche mémo et d’un arbre décisionnel pour prévenir le passage à la chronicité.
La lombalgie est une pathologie très fréquente dont le pronostic est le plus souvent favorable. L’enjeu d’une meilleure prise en charge est d’adopter précocement une stratégie adaptée afin d’éviter le passage à la chronicité. Second motif de recours à un médecin généraliste, la lombalgie occasionne trop souvent un recours à des actes inutiles.
Plus de huit Français sur dix souffriront de lombalgie au cours de leur vie. Elle se définit comme une douleur située dans le bas de la colonne vertébrale, plus précisément au niveau des vertèbres lombaires. Elle recouvre en fait deux stades différents de la maladie : la lombalgie aiguë si elle se résorbe en 4 à 6 semaines, qui concerne la très grande majorité des patients, et la lombalgie chronique qui dure depuis plus de 3 mois. La prise en charge par les professionnels de santé doit être adaptée selon ces deux stades.

 

Limiter le passage à la chronicité

L’arbre décisionnel guide les professionnels de santé dans les différentes étapes du diagnostic et du traitement. L’objectif est de limiter le passage au stade chronique et de maintenir une activité professionnelle.
La lombalgie aiguë concerne 9 patients sur 10. Le diagnostic de lombalgie nécessite d’éliminer des signes d’alerte suggérant une pathologie sous-jacente grave. En phase aiguë, en l’absence de signes d’alerte, l’imagerie médicale n’est pas pertinente puisqu’il n’existe pas systématiquement de concordance entre symptômes et signes radiologiques. L’activité physique adaptée est le traitement principal. Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives. Le professionnel de santé doit encourager le patient à poursuivre ses activités de la vie quotidienne, y compris le travail. Des antalgiques peuvent éventuellement être prescrits afin de calmer la douleur pour la plus courte durée possible en attendant la guérison spontanée. Il est important de rassurer le patient sur l’évolution favorable de la lombalgie aiguë : la douleur se résorbe en effet en moins de 6 semaines dans 90% des cas. Il est recommandé au médecin traitant de revoir le patient 2 à 4 semaines après l’épisode initial si les symptômes persistent pour écarter un éventuel risque de passage à chronicité.
La lombalgie ne devient chronique que dans 3 à 6% des cas. La prise en charge doit alors être adaptée. En particulier, ce n’est qu’après avoir identifié un facteur de risque de chronicité ou que la lombalgie est devenue chronique qu’une rééducation active par kinésithérapie se révèle pertinente. En l’absence d’amélioration, une prise en charge multidisciplinaire doit être envisagée, incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail.
A tous les stades de la lombalgie, il est recommandé de rechercher les signes d’alerte dont la combinaison suggérerait une pathologie sous-jacente, telle qu’une infection, une maladie inflammatoire, un cancer, un problème neurologique…

J. S.