Réactions en chaîne des acteurs de la pharmacie

Autorité de la concurrence

Tous les acteurs de la pharmacie réagissent avec vigueur aux propositions de l’Autorité de la concurrence dans son Avis sur la distribution du médicament qui mettent à nouveau à mal les fondamentaux du modèle officinal français.

Publié le 05 avril 2019

Réactions en chaîne des acteurs de la pharmacie

Un signal rassurant : la ministre de la Santé a aujourd’hui pris clairement position contre la dispensation des médicaments en dehors des officines. Les acteurs de la pharmacie s’étaient élevés contre les conclusions de l’Autorité de la concurrence avant même la publication de son avis (voir article d’hier).

« Pour les auteurs de l’Avis, la fin du monopole, l’ouverture du capital et la libéralisation sauvage de la vente en ligne des médicaments seraient la solution pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, analyse Philippe Besset, président de la FSPF, dans un communiqué. Mais ces préconisations vont conduire à la destruction du réseau officinal de proximité ». La FSPF considère l’ouverture du capital des officines à des non-pharmaciens comme un véritable danger pour l’indépendance de la profession. Crainte partagée par Gilles Bonnefond, président de l’USPO : « nous nous opposons à l’entrée de groupes financiers dans le capital des officines et à la vente de médicaments en grande surface. Tout comme à l’Amazonisation de la pharmacie et l’Uberisation de la santé ».

L’USPO lance une affiche d’information (photo) et une pétition intitulée « NON à l’entrée des groupes financiers dans les officines, à la vente des médicaments en grande surface, aux plateformes internet, à l’ubérisation de la santé », à signer et faire signer aux patients. « Nous la transmettrons au gouvernement afin de le convaincre de rejeter cette vision ultra-libérale du système de santé, comme il l’avait déjà fait fin 2014 » explique Gilles Bonnefond dans un communiqué.

Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens met, elle aussi, en garde contre les risques de réformes dictées par des considérations purement économiques dans un communiqué. Elle alerte sur l’impact de ces mesures en matière de santé publique et en conteste le bien-fondé.

« L’ubérisation de la santé est incompatible avec la sécurité des patients » assène Philippe Besset.
Reste à connaître quelles positions prendra le gouvernement face à ces propositions de l’Autorité de la concurrence.

J. S.