Les Français prêts à payer des services pharmaceutiques

Enquête PhSQ

Les patients seraient prêts à payer des services en officine (préparation de piluliers, vaccination et suivi du calendrier vaccinal, coaching santé...), selon une enquête menée par Pharma Système Qualité. Ils sont très attachés à leur pharmacien. En revanche la télémédecine ne remporte pas l’adhésion générale.

Publié le 12 février 2019

Les Français prêts à payer des services pharmaceutiques

Un quart à un tiers des patients interrogés lors d’une enquête* menée par Pharma Système Qualité (PhSQ) seraient intéressés par un entretien personnalisé avec leur pharmacien sur des sujets précis concernant leur santé : conseils sur les médicaments sans prescription, bilan de prévention, accompagnement au suivi des traitements chroniques… « L’intérêt est marqué pour la vaccination qui semble entrée dans les mœurs mais aussi la préparation de piluliers, un suivi du calendrier vaccinal, un coaching santé… » complète Laetitia Hible, présidente de PhSQ. Deux personnes sur dix seraient même prêtes à payer de 5 à 23 euros selon les services. « Même si la fourchette est large, la tendance est intéressante, note Laetitia Hible. Et chaque pharmacien a le résultat pour sa propre officine de façon à pourvoir adapter son prix à sa propre clientèle. » Le tarif des services proposés doit obligatoirement être affiché dans l’espace client et il doit être mentionné qu’ils ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie.

Les patients sont quasi-unanimes pour saluer l’accueil, l’expertise et les conseils des pharmaciens ainsi que le confort lié à l’amplitude des horaires d’ouverture. De plus la moitié d’entre eux trouverait intéressant que médecin traitant et pharmacien fassent régulièrement le point sur le suivi de leur traitement. « Cette tendance aux collaborations interprofessionnelles justifie pleinement l’utilisation des outils comme la messagerie sécurisée, le dossier médical partagé, les bilans partagés de médication… » souligne Martine Costedoat, directrice générale de PhSQ.
Toutefois, le déploiement d’un service de télémédecine en officine n’intéresse qu’un tiers des personnes interrogées mais cet intérêt est appelé à croître puisqu’il est inversement proportionnel à l’âge du répondant. L’attirance pour les consultations à distance est évidemment plus forte dans les zones de faible densité médicale et pour les patients ayant rencontré des difficultés à obtenir un rendez-vous médical (voir les infographies ci-dessous). En revanche la livraison à domicile n’est pas du tout une attente des clients : 86% souhaitent continuer à se déplacer jusqu’à l’officine, même si la prescription est transmise par internet.
« Le métier de pharmacie, va évoluer vers ces nouveaux services, en plus des entretiens conventionnels » prévoit Laetitia Hible. « Et les patients semblent prêts à les payer. Cela nous ouvre des perspectives suite à la parution du décret d’octobre 2018 » se réjouit Martine Costedoat.
* Enquête réalisée en octobre, 33000 réponses recueillies par 942 pharmacies sur les 2500 engagées dans la certification ISO 9001-QMS Pharma

Juliette Schenckéry