Union contre les zones commerciales à outrance

Face à la dévitalisation des centres-villes et des centres-bourgs, trois organisations représentatives des pharmaciens, bouchers-charcutiers et boulangers-pâtissiers réagissent pour inverser la tendance. Elles apportent leur soutien à la proposition de loi sénatoriale portant Pacte national pour la revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs, issu d’un groupe de travail de 18 sénateurs, toutes tendances politiques confondues. Le Pacte propose d’alléger fiscalité et réglementation dissuasives, de favoriser la transmission d’entreprise et suggère, entre autres mesures, de durcir les processus de délivrance des autorisations d’exploitation commerciale dans les zones périphériques qui bénéficient déjà d’une prime liée au faible coût du foncier.
En effet, les fermetures de magasins s’accélèrent dans les villes de moins de 100 000 habitants. Depuis 2010, le taux de vacance commerciale augmente de 1% par an et il est maintenant supérieur à 10% dans près d’une centaine de communes. En 2001, seul un centre-ville sur dix affichait un taux de vacance commerciale de plus de 10%, c’était près de six sur dix en 2016.
Ces commerçants comptent également sur le soutien des élus locaux pour résister à la grande distribution et aux promoteurs des zones commerciales, et préserver la diversité et la vitalité du tissu économique local garanti par la proximité. Une pétition sera diffusée d’ici une quinzaine de jours pour appeler les consommateurs à dire« Stop à la multiplication des zones commerciales».
La proposition de loi des sénateurs sera soumise au vote au Sénat en juin prochain et l’Assemblée nationale devrait étudier la loi à la rentrée de septembre.