L’ubiquinol : un acteur clé de l’énergie cellulaire à l’officine
Un cofacteur mitochondrial essentiel
L’ubiquinol, forme réduite de la coenzyme Q10, intervient dans la chaîne respiratoire mitochondriale, où il favorise la production d’ATP, source d’énergie des cellules. Il possède également une action antioxydante puissante, limitant l’impact des radicaux libres sur les membranes cellulaires. Son rôle est donc double : production énergétique et protection contre le stress oxydatif.
Un déclin physiologique après 40 ans
Dès 20 ans, la concentration d’ubiquinol dans l’organisme décroît progressivement, atteignant une baisse de 30 % vers 40 ans. Facteurs aggravants : le stress, une alimentation pauvre en antioxydants, le tabagisme ou encore la prise de statines, qui réduisent la synthèse de coenzyme Q10. Cette diminution peut expliquer l’apparition d’une fatigue chronique et une moindre capacité de récupération après l’effort.
Biodisponibilité et mécanismes d’action
L’ubiquinol se distingue de l’ubiquinone (forme oxydée de la coenzyme Q10) par sa biodisponibilité supérieure. Chez les adultes de plus de 40 ans, la conversion enzymatique de l’ubiquinone devient moins efficace, limitant son assimilation. Une supplémentation en ubiquinol permet donc un apport direct et optimisé en coenzyme Q10 active, favorisant un meilleur rendement énergétique et une protection accrue contre les radicaux libres.
Des bénéfices validés cliniquement
- Cardiologie : des études montrent que l’administration de 100 à 200 mg/j d’ubiquinol améliore la fraction d’éjection du ventricule gauche et réduit les hospitalisations chez les patients insuffisants cardiaques. Il pourrait aussi atténuer les effets secondaires musculaires des statines.
- Performance musculaire et récupération : une supplémentation de 200 à 300 mg/j a démontré une réduction des dommages musculaires et une meilleure endurance chez les sportifs.
- Ménopause et bien-être : une enquête menée en 2024 auprès de 200 femmes a révélé une amélioration du sommeil et une diminution du stress et des douleurs musculaires après 2 mois de supplémentation (200 mg/j).
- Vieillissement cutané : une étude sur 85 femmes japonaises a montré qu’une prise de 100 mg/j pendant 8 semaines améliorait l’élasticité et l’hydratation de la peau.
Conseil officinal : quels profils cibler ?
L’ubiquinol peut être proposé aux patients de plus de 40 ans souffrant de fatigue chronique, aux personnes sous statines, aux sportifs cherchant une récupération optimisée, ainsi qu’aux femmes ménopausées souhaitant préserver leur vitalité. La posologie recommandée varie entre 100 et 300 mg/j, répartis au cours des repas pour maximiser l’absorption.
Ce qu’il faut retenir
L’ubiquinol s’impose comme un cofacteur clé de l’énergie cellulaire, soutenant à la fois la fonction musculaire, cardiaque et neurologique. Son profil de sécurité et sa biodisponibilité en font un supplément intéressant pour accompagner certains profils de patients à l’officine. Toutefois, la recherche doit encore préciser son efficacité à long terme et affiner ses indications cliniques.
Sources
- Médecine des Maladies Métaboliques, Volume 15, Numéro 3, mai 2021
- International Journal for Vitamin and Nutrition Research, février 2023
- Pharmacology and Therapeutics, Volume 51, juin 2023
- Étude Expansion Consulteam, octobre 2024