MAD & HAD : la balle est dans votre camp !
Distinction entre MAD et HAD
Le maintien à domicile (MAD) consiste à réaliser les soins au domicile du patient pour lui permettre de vivre chez lui. Il est initié par le médecin référent hospitalier lorsqu’il décide que le patient peut être soigné à domicile.
L’hospitalisation à domicile (HAD) constitue une alternative à l’hospitalisation en établissement de santé permettant aux patients de retrouver leur domicile tout en bénéficiant de soins médicaux et paramédicaux importants. Une structure d’HAD est un établissement d’hospitalisation sans hébergement. C’est le coordinateur des soins qui décide, en fonction de la complexité des soins à apporter, s’il faut mettre en place une HAD ou un suivi par les professionnels libéraux dans le cadre d’une nécessaire coopération.
Les médicaments destinés à des patients admis en HAD ne relèvent plus de la dispensation et de la prise en charge du circuit de ville. Cependant, l’HAD, disposant ou non d’une PUI, peut faire appel à un pharmacien d’officine par voie conventionnelle.
Faire appel à un prestataire
Outre de déléguer une part plus ou moins importante de son activité MAD (notamment les services médico-techniques comme le respiratoire, la nutrithérapie ou la perfusion) à des prestataires (filiales de grossistes, partenaires de groupements…), travailler avec eux permettra au pharmacien de bénéficier d’une gamme de services (formations, aides à la communication et au développement de son activité, livraison de concept d’espace clé en main, marques propres à forte marge, accompagnement personnalisé avec plan d’action par un conseiller expert, etc.).
Sortir de son officine
Pour mieux se faire connaître et reconnaître sur le marché, le pharmacien doit se déplacer au chevet du patient lors de l’installation du matériel à domicile, y compris lorsqu’il a recours à un prestataire. S’investir dans les réseaux de soins (gérontologie, diabète, soins palliatifs, …), entretenir des relations avec les autres professionnels de santé du secteur (médecins, infirmiers, SSIAD, HAD…), s’informer sur l’ensemble des acteurs locaux du MAD (associations d’aide à domicile, conseil général, centre communal d’action sociale…).
Intégrer un réseau de soins
Rejoindre un réseau ou une association de professionnels de santé dotée d’une plateforme de coordination jouant le rôle de « fournisseur d’affaire », est aussi une solution intéressante pour simplifier la vie des patients et organiser autour d’eux un réseau de prestations complet et varié : des soins (délivrés par les HAD, les SSIAD ou les infirmiers libéraux), des services à la personne, des aides matérielles ou autres (portage de repas, de téléalarme) et des services médico-techniques via un prestataire.
MAD : est-ce toujours rentable ?
La rentabilité d’une activité MAD n’est plus aussi élevée que par le passé, du fait des baisses successives des tarifs que subissent les dispositifs médicaux et de la fixation de prix limites de vente faisant que l’on marge de moins en moins. L’enjeu est ailleurs : l’activité HAD ou MAD (que l’on situe entre 3 et 10 % du CA de l’officine) fait partie de l’offre globale de soins et le pharmacien doit être en mesure d’y répondre s’il veut fidéliser sa clientèle, son entourage, son médecin traitant et améliorer l’image de sa pharmacie. Et se garantir une patientèle pour la vente de médicaments.
Les points clés pour se lancer
- Évaluer les besoins de sa patientèle et aussi de son environnement. Est-elle située en centre-ville ou en milieu rural ? Est-elle proche d’un Ehpad ou d’un hôpital ? Quelles sont les pathologies traitées qui pourraient bénéficier du MAD ?
- Demander un audit de l’officine à votre prestataire afin d’offrir un plan d’action sur mesure et de présenter une offre en matériel la plus adaptée à l’officine.
- Tirer bénéfice de votre ancrage géographique, de votre intégration locale et sociale. Faire le tour des cabinets médicaux, et notamment des généralistes (environ 80 % des lits médicaux sont prescrits en ville).
- Se rapprocher des syndicats de pharmaciens et de médecins du département, de la CPAM ou des hôpitaux régionaux, pour connaître les structures déjà implantées.
- Se former et communiquer sur ses services.
Quels engagements ?
En signant la convention de coopération HAD, le pharmacien prend des engagements qui sont conformes à son activité quotidienne : dispensation des médicaments, analyse pharmaceutique, contact avec le prescripteur en cas d’anomalie dans la prescription… Plusieurs services peuvent faire l’objet d’une rémunération spécifique, et notamment : la participation à une réunion de coordination permettant de préciser le projet thérapeutique, les actions de soins mises en œuvre pour un patient donné, la dispensation à domicile des médicaments, la PDA…