Réquisition d’officine en cas de grève : le combat continue

Après le 18 septembre, la pression ne retombe pas

La journée du 18 septembre a marqué un tournant : près de neuf pharmacies sur dix fermées, des réquisitions préfectorales dans plusieurs départements, et une visibilité médiatique inédite pour la profession. Mais le mouvement ne s’arrête pas là. Depuis ce week-end, de nouvelles actions sont discutées sur le terrain, notamment l’idée de bloquer la commande des vaccins Covid. Le but : maintenir la pression alors que s’ouvre la campagne automnale de vaccination, un moment clé de l’activité officinale.

Réquisition : ce qui reste inchangé

Rappel essentiel : seule l’autorité préfectorale peut réquisitionner une officine. L’ARS n’a pas ce pouvoir. Un arrêté signé et notifié reste la seule voie légale pour contraindre une pharmacie à ouvrir lors d’un mouvement.
La notification doit être formelle – remise en main propre ou courrier recommandé – et pas par un simple mail. Sans arrêté, il n’y a pas de contrainte.

Ce que montre l’expérience du 18 septembre

Dans plusieurs départements, les pharmaciens ont vu arriver les gendarmes, arrêté préfectoral en main, pour les notifier. Ailleurs, les arrêtés ont été publiés en amont et diffusés par courrier recommandé. Ce retour d’expérience confirme qu’un service minimum peut être imposé, mais uniquement avec des actes administratifs solides.

Quelles suites après la grève ?

La colère de la profession ne faiblit pas. Après la fermeture massive, l’idée de bloquer la commande des vaccins Covid cristallise les discussions. Symboliquement et concrètement, cette action viserait à toucher un dispositif national stratégique, en montrant que sans l’engagement des pharmaciens, la campagne vaccinale ne peut pas fonctionner.
Les syndicats, eux, alertent déjà sur les risques de tensions avec les autorités sanitaires, qui pourraient renforcer le recours aux réquisitions si ce scénario se confirmait.

Pourquoi rester vigilants ?

Parce que chaque nouvelle action entraîne mécaniquement une réponse administrative. Connaître ses droits, distinguer les réquisitions valides des consignes informelles et garder des traces écrites devient indispensable. Le bras de fer engagé depuis août ne fait que s’intensifier, et la réquisition reste l’outil principal utilisé par l’État pour assurer la continuité minimale des soins.