Baisses de prix du médicament : cap du milliard franchi en 2025

Un impact record en 2025

Selon les données de GERS DATA (Mediprim), les baisses de prix appliquées en ville en 2025 atteignent déjà –1 003 M€ en PFHT. Un niveau historique qui surpasse largement celui observé en 2024 (–833 M€). Cette tendance confirme que la régulation tarifaire reste un outil majeur de maîtrise des dépenses de santé.
Si l’économie générée pour l’Assurance maladie est indéniable, ses répercussions se font sentir sur l’ensemble de la chaîne du médicament : laboratoires pharmaceutiques, grossistes-répartiteurs et officines voient leurs marges compressées et doivent s’adapter à un contexte de plus en plus tendu.

Hors répertoire : le poste le plus lourd

Le hors répertoire du générique concentre l’essentiel de l’effort économique, avec –791 M€ en 2025, contre –701 M€en 2024, soit une progression de +13 %. Ce poste, souvent moins visible pour le grand public, illustre pourtant la place cruciale du hors répertoire dans les équilibres financiers. Il constitue un levier particulièrement sensible, car il touche des molécules parfois encore incontournables dans la pratique quotidienne.

Princeps et génériques sous pression

Dans le répertoire, les médicaments princeps enregistrent une diminution de –137 M€, contre –102 M€ en 2024. La tendance est encore plus marquée pour les génériques, dont la contribution bondit à –75 M€ en 2025, contre seulement –29 M€ un an plus tôt, soit plus de 2,5 fois plus. Ce basculement souligne que les génériques, longtemps considérés comme une zone “protégée” après leur mise en place, sont désormais pleinement intégrés dans la régulation budgétaire.

Biothérapies : une montée en puissance

Les bioréférents affichent une baisse spectaculaire de –228 M€, plus du double par rapport à 2024 (–97 M€). Les biosimilaires contribuent également à l’effort avec –39 M€ (vs –23 M€ en 2024). Cette évolution met en lumière l’importance croissante des biomédicaments dans les dépenses de santé, mais aussi dans les leviers d’économies. Leur poids grandissant dans les prescriptions en fait un secteur prioritaire pour les décideurs publics, avec un enjeu : concilier innovation thérapeutique et soutenabilité économique.

Une équation complexe pour l’avenir

Si les objectifs budgétaires de l’Assurance maladie sont atteints, la situation interroge sur la pérennité du modèle. La disponibilité des traitements, la clause de sauvegarde, la rentabilité décroissante pour certains acteurs et la nécessité de maintenir une offre de soins accessible nourrissent un débat constant. L’économie du médicament apparaît ainsi comme une équation fragile et multidimensionnelle, où se croisent impératifs de santé publique, contraintes financières et enjeux industriels.

GERS DATA – Mediprim, publications JO à fin août 2025 (Sell In GERS Juillet)