Une prolongation sous haute tension

Par un arrêté publié au Journal officiel le 3 juillet, le gouvernement a prolongé « à titre provisoire » le plafond des remises sur les médicaments génériques, maintenant le taux de 40 % jusqu’au 1er août. Cette décision intervient après une forte mobilisation des pharmaciens, opposés à la baisse du plafond initialement envisagée à 20 ou 25 %. Mais pour les syndicats, ce mois de répit est loin d’être suffisant et ressemble davantage à un coup de communication qu’à une réelle volonté de concertation.

Une concertation jugée impossible

Les organisations représentatives de la profession, notamment l’USPO et la FSPF, dénoncent l’absence de calendrier précis pour de nouvelles discussions. « On nous donne un délai d’à peine un mois, sans aucune date de réunion », fustige Guillaume Racle (USPO), qui pointe un « dialogue de façade ». Philippe Besset, à la tête de la FSPF, confirme que la profession restera mobilisée et refuse de négocier tant qu’un maintien clair du plafond à 40 % n’est pas acté.

Un climat politique contraint

La tension est d’autant plus forte que la session parlementaire se termine le 11 juillet et que le Premier ministre prévoit de partir en congés dès la mi-juillet. Autant dire que le temps est compté pour trouver un compromis. Les syndicats redoutent qu’une décision soit imposée dans la précipitation, sans réelle prise en compte des enjeux pour l’équilibre économique des officicines, en particulier dans les zones rurales.

Des pharmaciens prêts à durcir le mouvement

Déjà engagés dans une grève des gardes depuis le 1er juillet, les syndicats n’excluent pas d’autres actions « coup de poing » dans les prochains jours. La FSPF a par ailleurs suspendu sa participation aux négociations sur l’ACI des maisons de santé pluriprofessionnelles tant que la menace d’une baisse du plafond ne sera pas levée. « Les 40 % sont notre ligne rouge », préviennent-ils, assurant que la survie de centaines de pharmacies est en jeu.