« Ma ceinture ne me soulage pas »
Les ceintures de série réalisent une immobilisation relative de la colonne lombaire dans un but principalement antalgique pour une durée d’utilisation discontinue ou temporaire.Elles se déclinent pour l’essentiel en ceintures en tissu « plein » (rigide) ou souple, avec des baleines souples ou rigides, chaque fois avec ou sans brides de rappel lombo-sacré (photos 1 et 2). Il existe également quelques ceintures particulières : de grande hauteur (photo 3) ou avec une pelote dorsale munie de picots (photo 4) ou encore gonflables.
■ Eléments essentiels d’une ceinture lombaire
Les fabricants combinent les différents éléments constitutifs de leurs ceintures, associant ensemble tous ceux qui renforcent la contention ou tous ceux qui la diminuent ou un mix des deux, afin de proposer une gamme de ceintures et bandes-ceintures ayant un degré croissant de contention et/ou une adéquation aux activités différentes des patients. Les fabricants proposent quelquefois un arbre décisionnel pour le choix de l’orthèse au sein de la gamme en fonction de la contention nécessaire et des activités du patient.
La hauteur dorsale
Elle doit permettre de recouvrir deux étages vertébraux au-dessus de la zone douloureuse. Si la ceinture n’est pas assez haute, elle n’immobilise pas suffisamment et peut même se révéler nocive, notamment si elle appuie sur la zone douloureuse. Les ceintures de série, le plus souvent de 26 cm de hauteur, ne « montent » pas au-dessus de T12 chez une personne de taille moyenne (T12 se situe au passage de la cage thoracique à la région des vertèbres lombaires). Les ceintures d’une hauteur de 21 cm conviennent particulièrement aux personnes de petite taille.
Quelques ceintures de grande hauteur (supérieure à 30cm) (photo 3) sont présentes au catalogue de certains fabricants.
La hauteur antérieure
La ceinture ne doit pas monter trop haut sous la poitrine féminine, ni descendre trop bas sur le pubis.
Sur certaines ceintures, la fermeture antérieure est réalisée par deux bandes auto-agrippantes qui permettent de répartir la pression sur les muscles abdominaux tout en adaptant l’orthèse à la morphologie du patient, notamment en cas d’obésité.
Pour une fermeture aisée et plus équilibrée des deux côtés, certaines ceintures sont munies de passants dans lesquels introduire les mains ou les doigts, ce qui donne une meilleure préhension.
Le tissu
La plupart des ceintures de série offre une remarquable qualité de tissu, qu’il soit dit rigide : « plein » (ou élastique fort) en principe le plus contentif, ou plutôt souple (ou aéré).
Les aciers ressorts (ou baleines)
Les ceintures sont munies d’aciers ressorts ou au contraire de baleines souples, quelquefois elles sont vendues avec deux jeux de baleines, les plus rigides étant utilisées en phase aiguë, les plus souples en chronique. Elles permettent la contention : plus elles sont rigides, plus elles maintiennent. Elles peuvent être adaptées à la morphologie du patient.
Les brides de rappel lombo-sacré
Elles assurent un verrouillage lombaire et accentuent la contention lombo-sacrée proportionnellement à la tension que leur applique le patient. Il s’agit de deux ou quatre bandes de largeur variable selon les modèles. Ayant leur point de départ au milieu du dos, elles s’arriment sur la partie antéro-latérale de la ceinture, voire au niveau pubien.
■ Fonctions des ceintures
On reconnaît aux ceintures lombaires quatre mécanismes d’action : une immobilisation rachidienne, un rappel de posture, une correction de la lordose lombaire et un effet de caisson abdominal (diminution des pressions exercées sur les disques intervertébraux lors d’un effort).
Les orthèses vertébrales apportent ainsi une action antalgique ainsi qu’un effet thermique et myorelaxant, voire un effet psychologique.
■ Indications
Elles vont du lumbago ou des radiculalgies jusqu'à la lombalgie commune chronique.
Le prescripteur souhaite :
– limiter la mobilité du rachis et assurer un repos local en cas de lombalgie aiguë ;
– faciliter la poursuite d’une activité professionnelle à risques en cas de lombalgie chronique ;
– prescrire un adjuvant au programme de rééducation.
■ Application
Quelques recommandations sont à respecter. Les conseils sont à rappeler régulièrement au patient.
- Le serrage de la ceinture doit être modulable. Par exemple, il ne faut pas dispenser une ceinture qui n’est bien adaptée que si elle est serrée au maximum.
- La zone douloureuse doit se situer nettement en dessous du bord supérieur de la ceinture.
- Le bord inférieur de la ceinture s’arrête à la naissance du pli inter-fessier. Les patients ont tendance à placer la ceinture comme s’il s’agissait d’une bande thoracique, ce qui lui enlève beaucoup, voire totalement son efficacité.
- Les baleines doivent être positionnées symétriquement de part et d’autre de la colonne vertébrale (sans appuyer sur la zone osseuse) et « travaillées » afin qu’elles épousent la cambrure dorsale.
- En position assise, la ceinture ne doit pas occasionner de gêne sous la poitrine ou sous les côtes flottantes, et les baleines dorsales ne doivent pas rentrer dans les parties molles.
- La ceinture ne doit pas occasionner de gêne respiratoire, ni comprimer la vessie ou par trop l’abdomen.
- Certains patients, en raison de leur morphologie, ne sont pas appareillables par une ceinture de série, il faut alors recourir, après avis du prescripteur, à une ceinture sur mesures.
- La ceinture doit être acceptée par le patient qui doit être capable de la mettre lui-même correctement sans trop de difficultés.
- Le port de la ceinture et son mode d’action doivent être expliqués.
- En principe le port de la ceinture doit générer rapidement un soulagement au moins partiel.
La LPP
– Bandes-ceintures de soutien lombaire(201E00.01) : l’appui dorsal d’une hauteur comprise entre 14 et 24 cm est composé de quatre ressorts souples en acier ou d’une plaque de rigidité ou d’un dispositif gonflable.
– Ceintures de soutien lombaire : leur partie dorsale, de hauteur 21 (201E00.021) ou 26 cm (201E00.022), comporte 4 ressorts en acier de 24 mm de large. Elles incorporent 2 ressorts souples dans leur partie avant.
La fermeture à l’avant auto-agrippante (dite Velcro), ou à boucles, doit toujours être réglable.